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15 mars 2011 2 15 /03 /mars /2011 16:01

Journée de pluie sur La Ciotat. J'arbore un parapluie rouge du plus bel effet, mais on me reprochera, à juste titre, qu'il ne correspond pas à l'époque de mes habits.

 

Chez Patati et patata, le chocolat capucino est délicieux. Il y a là les habituées et nous commentons l'actualité sur le Japon, suite à la lecture du poète nippon :

 

Le reflet de lune

Qui habite l’eau

Au creux d’une main

Réel ? Irréel ?

J’ai été cela au monde.

Ki No Tsurayuki

 

Devant le 33 rue des Poilus, je chante  le premier couplet de "revelhatz-vos, bela endormida", vieille chanson occitane.

 

Avec mon parapluie, et encouragé par quelques personnes qui rient à ma blague équivoque :

 

 

"Cause réacteur incandescent, physicien recherche homme ayant inventé l'eau froide. S'adresser au Quai d'Orsay qui transmettra. "

 

je me dis que la matinée n'est pas perdue et que c'est une bien intéressante chose que La Ciotat sous la pluie. Les proches commerçants également me soutiennent.

 

 

La place Sadi Carnot et le square Bouissou sont vides. Je pars au carrefour de l'horloge et je constate que le public répond présent et s'arrache mes feuilles de chou.

 

A la boucherie, peu de monde, la pluie, encore ! Du coup, je peux dire le poème japonais presque comme à la maison.

 

Je termine à la boulangerie Tomas où nous passons de longs moments à parler du Japon et de l'obstination nucléaire.

 

Enfin, comment ne pas être ému par le poème que m'a confié Bernadette et que j'ai lu a trois reprises  ce matin :

 

 

Bien sûr (par Bernadette)

 

Je me suis approchée de la fenêtre pour voir la mer, et les étoiles m'ont sauté aux yeux. Bien sûr, car il faisait nuit, complètement nuit.

 

Je me suis approchée de la porte pour entendre qui arrivait, et l'air m'a sauté aux narines. Bien sûr, car il faisait tourbillon, complètement mistral.

 

Je me suis approchée du poêle pour sentir les flammes, et les braises m'ont sauté à la gorge. Bien sûr, car il faisait froid, complètement l'enfer.

 

Je me suis approchée de l'arbre pour toucher les oiseaux, et les feuilles se sont envolées. Bien sûr, car il faisait léger, complètement plume.

 

Et quand je me suis approchée du toit pour voir les étoiles, la marée m'a sauté aux pieds. Bien sûr, car il faisait lune, complètement vague.

 

Etrange résonnance avec la grande vague qui a endeuillé l'archipel du soleil levant... 

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